Hier, j'étais avec une cinquantaine de camarades à la réunion de la section socialiste de Quimper. Au même moment se tenait le meeting des 3 candidats socialistes au Zénith.
2 cadres, 2 ambiances bien contrastées.
Tout d'abord, la réunion de section. J'ai eu droit pour la deuxième fois à un exposé brillantissime de Gilbert Gramoullé sur le phénomène Sarkozy, à travers une étude sur sa filiation par rapport aux 3 droites traditionnelles (légitimiste, orléaniste et bonapartiste si je me souviens bien), ses fragilités idéologiques, sociologiques et stratégiques. Une analyse passionnante sur cet homme qui cache des fragilités incontestables. (à lire dans son intégralité)
Nous avons ensuite parlé brièvement des municipales et enfin clôturé sur le débat interne pour la désignation du candidat socialiste à la présidentielle. Et là, gros silence. Le débat s'est contenté de rappeler quelques valeurs et généralités essentielles certes mais aucune prise de position pour tel ou telle candidat(e), pas de réactions aux jury pop' ou aux débats télévisés. J'ai tenté de lancer le débat à un moment en montrant la vertu du débat, une sorte d'exégèse des frustrations pour que l'on soit au final réellement uni et en ayant clairement fait le choix d'une vision et non simplement d'un vote de concours de beauté, mais tout ceci en vain. D'autre part le premier qui aurait fait l'apologie de son candidat aurait été une cible assez facile pour les autres camps.
Beaucoup ont fait leur choix mais il en reste cependant une bonne partie qui est incertaine ou hésitante. Les rapports de force sont sur le terrain assez différents de la peinture que nous ont fait les médias et instituts de sondage
Enfin, j'ai ressenti une réelle frustration à voir que certains non indécis, si je me fis à mon analyse, rechignent à assumer leur choix publiquement. Par fierté peut être ou du moins je l'espère. Je comprends leur déception à la non candidature de leur favori, qu'il faut un temps pour rebondir mais il y a des moments où le choix est un devoir, ne pas choisir c'est se résigner et tout socialiste a le devoir de lutter contre le renoncement.
A des lieux de Quimper, se tenait le 2ème meeting des candidats face aux militants. On a beaucoup entendu parler de la tension, des sifflets etc... dans les médias. Ils ont enfin eu un peu de sel à mettre dans leur bonne feuille. Ce qui n'est pas clairement exposé, c'est que les sifflements n'étaient pas forcement contre une personne mais peut être contre certaines propositions. Comment est ce possible? Des militants de base socialistes ne partagent pas les visions de la madone? Il y a vraiment des gens qui se prononcent en fonctions d'idéaux et non de posture? Je sais je suis un peu violent là mais bon en écoutant bien, on se rend compte que c'est les jury pop' qui ont été sifflés et ses références à Faudel comme exemple (un ami de Sarkozy pour rappel). elle a aussi été applaudi, certes moins que DSK.
Je pense aussi mais là ce n'est que mon avis personnel que les militants socialistes apprécient le débat, la clarification des idées et ne supportent pas d'être assimilés à des groupies ou à des moutons suivant machinalement les études d'opinions. Les militants veulent être convaincus pour pouvoir être armé pour la bataille contre la droite et pas simplement devenir des fans.
Parlons tout de même du fond. DSK a énoncé sa conception de la présidence: un président "très capable" qui agit réellement du premier au dernier jour pour une France généreuse et internationaliste (aide au développement, lutte contre le SIDA...) avec pour méthode la sociale démocratie à travers notamment son pacte de l'Elysée. Il a réaffirmé comme priorité principale la lutte des inégalités et notamment dans la jeunesse à travers son idée de patrimoine de départ qu'il soumet à amendement sur son site. Sur l'Europe, il a préconisé l'avancer à petit pas par recherche de compromis plutôt que les promesses illusoires d'une France en plus grand. Enfin, il a invité les militants et les français à écouter "la vérité". Ce n'est que par cette voie que la gauche va gagner et durer.
envoyé par lezenith2006