Samedi 400 socialistes finistériens se sont retrouvés à St Pol de Léon pour leur congrès fédéral. Plus de 5 heures d'échanges entre socialistes.
Ce fut le lieu de nombreuses interventions de qualité même si parfois certaines ont fait preuve d'une "spontanéité organisée" , pour reprendre le bon mot d'un camarade, qui n'étaient pas vraiment dans la tradition fraternelle de ces rendez vous.
Ce fut aussi le moment de l'annonce de 3 candidat-es pour le 1er secrétariat fédéral, tous issus d'une même motion (sensibilité).
Je ne pense pas devoir dire que mon soutien va pleinement à Marc Coratanéa dont le travail et la disponibilité ont durant son précédant mandat fait avancer les socialistes en Finistère,: exemplarité sur la rénovation saluée nationalement, grand Chelem aux législatives avec 8 député sur 8 et enfin son abnégation à faire passer la concorde entre socialiste avant ses ambitions personelles bien que légitimes.
Je suis intervenu lors de ce congres fédéral reprenant la thématique "Réidéologiser notre parti" que j'avais défendu lors de la phase des contributions avec "Dépasser nos Frontières" et que la motion 1 a intégré dans son texte.
Voici le contenu de mon intervention:
Cher-e Camarade
La victoire de François Hollande est un événement majeur pour notre pays. C’est une réussite historique pour notre parti.
Dans un contexte de crise économique et sociale, l’exploitation des peurs, la tentation du repli identitaire, la facilité des positions populistes nous ont pourtant rarement été favorable, historiquement.
Le peuple français, le peuple de gauche, les finistérien-nes nous ont néanmoins fait à plusieurs reprises confiance : Régionale, cantonale, primaires, présidentielle et législatives (avec 8 député-es sur 8 portant haut les couleurs de la gauche)
Cette confiance nous oblige mais elle ne doit pas nous aveugler.
Sociologiquement, électoralement, territorialement, l’implantation socialiste n’a jamais été aussi forte. Mais sur le terrain idéologique, nous devons compter sur un rapport de force qui nous est beaucoup moins favorable.
L’opinion peut faire une élection mais elle ne peut en rien constituer une orientation.
Nous devons être offensif et ne pas céder aux pressions conservatrices si nous ne voulons pas tomber dans le piège de la simple gestion du pouvoir en reniant peu à peu nos valeurs et notre histoire. Je citerais trois exemple parmi tant d’autres, où nous n’avons pas le droit de reculer : le vote des étrangers aux élections locales, le mariage et l’adoption pour tous, l’instauration d’une fiscalité juste où le capital et surtout la rente doivent être beaucoup plus contributeur.
La droite acculé électoralement s’est livrée à une refondation idéologique structurée, si l’on résume grossièrement, autour des 3 I « Identité, Immigration, Insécurité ». Même si cette stratégie a peut-être précipité la défaite de Nicolas Sarkozy, elle a posé les germes d’une mutation de la droite française qui rejoint par ce fait les mouvements populistes qui prospèrent en Europe et ailleurs en jouant sur les peurs et prônant un repli sur soi au service de l’idéologie néolibérale.
Si la gauche a bien gagné dans les urnes, elle a été largement été attaquée dans les esprits.
La bataille culturelle est loin d’être gagnée.
La double dynamique de la globalisation financière et de la mondialisation salariale a rendu obsolète ce qui faisait la forces des idées de la social-démocratie. Les compromis Salariés/Patronat, Etat/Marché, Compétitivité/Solidarité se sont largement épuisés face à un monde en mouvement perpétuel.
Face à cette désagrégation des réponses traditionnelle de la gauche, nous avons su en partie nous renouveler : notre nouvelle déclaration de principe, notre travail lors des conventions sur l’égalité réelle, le juste échange, la nouvelle donne fiscale s’inscrivent dans cette démarche.
Mais Il nous faut aller beaucoup plus loin.
Mes camarades, la motion 1 propose comme grand chantier de ces trois ans de réidéologiser le PS. C’est essentiel, et cela passera par plus de travail, d’ouverture, de formation et de volontarisme.
Mes camarades, pour conclure, laisser moi penser que si nous mettions autant d’énergie dans le travail sur le fond, sur les idées que dans celle déployée à élaborer nos liste de candidats, ou au service d’ambitions personnelles nous gagnerions presque tous les combats.
Merci